le paysan haïssait la ville...

Publié le par maurau

« … le paysan haïssait la ville à trois titres différents, comme autorité d’où venaient les lois, comme banque et industrie qui attiraient son argent, enfin comme supériorité » Michelet dans Bois, Paysans de l’Ouest.

Nous avons eu vendredi dernier (13 mai) la joie, - que dis-je ? le plaisir - de nous réunir - enfin ! oserai-je – humbles – et moins – najacois afin de parler ensemble du projet, piloté par le conseil municipal, de transformation du « cœur du village » ; celui-là portant principalement sur la place du barry (la place du faubourg pour les non locuteurs occitans). La réunion fort instructive permit à de nombreux habitants de s’exprimer et de poser des questions pour en savoir plus. Si l’idée générale séduisante ne sembla pas générer trop d’opposition (personne ne la remettant en cause), les détails et les marges suscitèrent quelques interrogations. A écouter et regarder ces gens qui s’interrogeaient et osaient poser des questions qui ressemblaient fort à des critiques (bonne ou mauvaises), une réalité se fit jour bien criante. A une ou deux exceptions ; les gens qui questionnaient architecte et maire avaient cinquante ans et moins et habitaient le village. Autrement dit ni les personnes âgées ni les « campagnards » ne s’exprimaient. Une deuxième réalité se fit jour alors ; la campagne était restée à la maison.  Quelle conclusion en tirer ? Pour les vieux qu’ils sont allergiques à toute innovation; pour les paysans, qu’ils ne s’intéressent qu’à leur monde ? Ce serait aller vite en besogne.

Transformer le cœur d’u bourg, c’est parier sur l’avenir. Or à quoi avons-nous assisté cet hiver ? Une campagne menée par des retraités pour empêcher  le départ irrévocable d’une pharmacie condamnée depuis des lustres ; autrement dit, une réaction de dernière minute face à une situation depuis longtemps patente (départ d’un médecin, baisse des clientèles najacoise et estivale, départ d’une préparatrice, etc.) et la défense d’un état de fait ancien et non-inscrit dans la réalité présente.

On pourrait tout aussi bien penser qu’un tel projet concernant exclusivement le bourg, seuls ses habitants devraient y trouver un intérêt.  Pourtant des gens de Villevayre étaient présents à la réunion… Une seule raison à cela, tous les najacois (à 92% au minimum) devraient se sentir concerner.  Alors ? Ville et campagne ont depuis l’urbanisation des XII° et XIII° siècles eu maille à partir pour des raisons de développement économique concurrentiel (production autarcique contre importation, achat de la terre par la bourgeoisie commerçante et industrielle à l’encontre de la petite paysannerie, républicanisme bourgeois contre royalisme paysan, fonction publique laïque contre traditionalisme rural, etc.) et fait mauvais ménage. Celle-ci jalousée, celle-là déconsidérée. Rien de bien nouveau.

Un bémol tout de même… Le jour où de Najac s’endormira pour de bon, le jour où le dernier habitant du bourg fera sa valise et fermera pour toujours la dernière maison encore ouverte ; le paysan mènera son troupeau d’un champ à l’autre, comme il l’a toujours fait.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
<br /> Je viens aujourd'hui de prendre connaissance de votre blog.<br /> Réunion instructive ?<br /> La quelle ?<br /> Le vendredi 13 mai, l'architecte, monsieur Enjalbal, concepteur du projet, a présenté une esquisse d'intention non définitive à l'aide de documents non didactiques et un discours aléatoire pour un<br /> projet de cette envergure. Par ailleurs pourquoi l'éclairagiste et le paysagiste n'étaient-ils pas présents ce jour-là ? Ils sont quand même rémunérés par l'argent des contribuables de cette<br /> commune ; comment aurions-nous pu les interroger sur leurs intentions ?<br /> Qui pouvait poser des questions pertinentes devant une présentation aussi floue et peu explicative, que ce soit en termes architecturaux, structurels et esthétiques et dont aujourd'hui encore on<br /> peut se demander combien tout cela va coûter pour les années à venir pour les contribuables quand nous connaîtrons les solutions définitives d'un tel projet.<br /> Ce projet qu'amène-t-il pour le développement éconmique et pérenne pour le devenir du village et à qui, dans ces conditions poser, les questions ?<br /> J'ai appris par la suite que nombre de gens, des CAMPAGNES, du village et ceux, propriétaires qui ne peuvent venir à Najac avant la saison d'été, n'ont eu AUCUNE information concernant cette<br /> réunion du vendredi 13 mai, ni même connaissance d'une Opération Coeur de Village, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne s'intéressent pas au projet. C'est la raison pour laquelle j'ai pris seule<br /> l'initiative d'une pétition pour la demande d'une autre réunion avec débat adressée à monsieur le Maire qui ne m'a pas encore répondu à ce jour.<br /> Aucune concertation "sérieuse" au préalable et dédiée à l'ensemble de la population de la commune de Najac n'a été faite. Juste un commité restreint d'élus (la commission Coeur de Village) et<br /> seulement deux représentants des commerces de Najac ont eu droit à une concertation.<br /> Mais, les commerces saisonniers n'ont été concertés, non plus les villageaois (tous y compris les campagnes).<br /> Je n'ai pas eu connaisance d'une "Enquête Publique" ni d'un cahier de "Doléances", ce qui aurait dû se faire pour une bonne et honnête organisation pour cette Opération Coeur de Village.<br /> Pensez-vous que deux réunions avec débat organisées par la mairie de Najac aurait été un luxe pour un tel projet du réaménagement de Najac ? Surtout que dès le début du débat du 13 mai, monsieur le<br /> Maire a clairement signifié, je cite :"ce n'est pas vous qui décidez mais nous !"<br /> Quels choix nous restent-ils, nous habitants de Najac pour une concertation et sachant aussi que les travaux vont commencer en octobre quoiqu'il arrive ?<br /> Ce fut une réunion instructive ! Et en terme de démocratie que faut-il en penser ?<br /> <br /> <br />
Répondre