Ce que nous voulons devenir
A tout le moins, si j’étais sage (ce qui serait une bonne idée si j’avais envie de jouer un rôle dans ce qui à mes yeux n’est qu’une duperie, comme chaque tentative de vouloir se confronter à la réalité qui n’est jamais là où on pense qu’elle, comme on le sait) je tairais ce que je ressens ou pense (en raison du fait, pour commencer, que cela ne peut intéresser que ceux qui le veulent bien ; et que si tout le monde devait s’exprimer où irions-nous, n’est-ce pas ?). Mais bon voilà… la nature m’a fait ni sage, ni sérieux, ni taiseux non plus. Enfin, à voir les chiffres (auxquels je suis seul à pouvoir accéder), ce blog n’est pas lu par des myriades de lecteurs avides de ma pensée personnelle (au passage, cela me rassure), et quant à ceux qui me font la grâce d’y perdre un soupçon de leur vie, celle-ci, j’en suis persuadé, n’en est pas transformée pour autant (ouf !). Alors de quoi s’agit-il ? De rien d’autre, qu’une immense envie de rouler les uns et les autres dans la misère de leurs sentiments et la petitesse de leurs actes. La liste n’est pas très longue, mais allons-y Alonzo.
1° (le rang donné n’est en rien ni progressif, ni déterminé, mais il faut bien commencer par quelqu’un) : M le maire, sûr de son immense carrière de meneur d’hommes, se présentant aux suffrages des najacois en ne faisant que parler de lui-même, montrant par là le peu de cas qu’il faisait de sa personne, en prise avec ses colistiers, obligé d’aller à la pèche aux voix auprès des élus de l’autre liste, qui hier encore le critiquaient plus que de raison ;
2° : des conseillers municipaux, colistiers du maire, se faisant fort de démonter l’homme qu’ils ont choisi hier (qui t’as fait comte ? qui t’as fait roi ?), et prompts à lui trouver bien plus de défauts qu’il n’en faut pour faire un homme ;
3° : des conseillers municipaux, élus d’une liste alternative, trop heureux de jouer un rôle dans une pièce dont le scénario leur échappe et apportant leurs suffrages au maire qu’hier (et aujourd’hui encore) ils vouent aux gémonies ;
4° : des najacois, imbus de démocratie à tout va, appelant à la justice humaine, divine, naturelle ou magique pour tenter vainement de mettre leur grain de sel dans une affaire qui leur échappe ;
5° : des najacois, bien intentionnés, mal servis par la nature et aussi sots que bêtes (synonymes de « bien intentionnés »), trop heureux de pouvoir jouer un rôle dans l’ombre, conseilleurs et éminences d’un pouvoir en proie au jeu d’ombres ;
6 : des najacois, désireux de sauver le navire qui sombre, témoins d’une pièce médiocre et mal joués, contraints d’applaudir malgré le mauvais jeu des acteurs principaux, pour ne pas pleurer de dépit .
SI j’osais, je donnerais un conseil, un seul. Fuir.
Mais peu enclin à la course à pieds, je préconiserais plutôt à tout ce petit (très petit) monde, auquel j’appartiens malgré moi et malgré lui, d’essayer juste pour voir de s’entendre sur une chose que nous avons en commun, malgré nous. Najac.
Il suffirait (encore faut-il accepter les idées qui viennent des autres et partager l’illusion que tout peut changer et que la faute (si elle existe vraiment) est partagée par tous (quoique nous en pensions) de donner la possibilité à tous et chacun de dire ce qu’il espère et ce qu’il veut faire de ce village magnifique où nous vivons (malgré nous) tous ensemble (peu ou prou). Comment ? En ouvrant à la mairie (ou ailleurs) des cahiers, sur lesquels tout un chacun pourrait s’exprimer et donner lecture, après quelques semaines, de ces avis, doléances, demandes, requêtes, espoirs, désirs ; et savoir enfin ce que nous voulons devenir, seuls ou ensemble.